Jésus
Kénose
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- Version n° 5 du 23-03-2024
Dieu s'est-il "abaissé" en s'incarnant ?
Kénose : oui bien évidemment je ne vais pas nier une différence entre Dieu et l'homme, mais Jésus, pendant son passage terrestre ne me donne pas l'impression de se sentir "abaissé", mais bien à la place qu'Il a choisie : un trentenaire décidé et convaincu de ce qu'Il croit et fait … tout en prenant progressivement conscience qu'il est Dieu.
Ne faut-il pas imaginer qu'il a été victime du "cléricalisme" de son époque ? Il a accepté la Croix, mais ne l'a pas voulue. Le Père ne l'a pas non plus voulue, mais il a respecté la libre erreur, voire la faute de responsables religieux et politiques d'alors : c'est cette position que Jésus a appelé la volonté du Père au jardin des oliviers.
Notons aussi qu'il n'a pas utilisé ses pouvoirs divins pour son avantage ou afin de revendiquer son statut, mais uniquement pour faire du bien à des tiers (sauf la Transfiguration ?)
Jésus objectif / subjectif
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- Version n° 3 du 23-03-2024
Au plan uniquement humain, en prenant le recul nécessaire par rapport aux imprécisions de l'histoire le concernant et par une appréciation globale de son discours qui est de mettre l'amour au-dessus de tout : c'est simplement être objectif que de le reconnaître comme un sage altruiste.
Subjectivement, par leurs dogmes et croyances, les religions et philosophies lui attribuent des propriétés irréfutables et indémontrables : imposteur et révolutionnaire pour des juifs d'alors (reconnu innocent aujourd'hui ?), prophète pour l'islam, Dieu-Fils pour les chrétiens de toutes obédiences, simplement un homme sage pour beaucoup.
Mal et Mort ou Amour et Vie ?
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- Version n° 7 du 20-03-2024
Je pense que l'expression "Christ a vaincu le mal et la mort" est étonnante.
Il n'a pas vaincu le mal puisqu'il est toujours présent, que ce soit physiquement ou moralement.
Il n'a pas vaincu la mort parce qu'elle est toujours présente, que ce soit physiquement ou moralement.
Par contre, Il n'a jamais cédé au mal et Il a dépassé la mort en se montrant au-delà.
Le mal est une conséquence inévitable de l'Amour (car il n'y a pas d'Amour sans respect de la liberté de l'autre et il n'y a pas de liberté sans la possibilité de choix entre le bien et le mal) : c'est une simple conséquence.
La mort elle-même n'est qu'un instant sans précédent ni suite : seule, elle ne débouche sur rien.
Il me semblerait plus judicieux de célébrer la vie et l'Amour. La vie, car lors de ses apparitions après sa résurrection, Il a montré qu'Il est vivant : Il n'est pas resté mort ! L'Amour, car celui-ci vaincra le mal.
Le couple Amour-Vie me paraît autrement attractif et plus proche d'une Bonne Nouvelle que celui qui lie le duo Mal-Mort !
"Christ a fait triompher la vie et fera régner l'amour"
Jésus et son concepteur
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- Version n° 10 du 21-07-2024
Bien évidement, je ne considère pas que Dieu-Père est un père biologique … encore qu'étant créateur, il en est la source.
Luc se référant à ce qu'on lui a dit est donc une source secondaire : c'est Marc qui est la source primaire. Ce que je voulais souligner est la différence d'expression entre Jean et Marc ou Matthieu : je dois dire que le premier me séduit plus que les deux autres, mais peut-être faut-il incriminer les traductions successives qui peuvent déformer le sens initial …
Je suis face à un dilemme : soit Jésus est pleinement homme (ce que je crois) et il lui faut alors le nombre de gènes de tout humain reçus par moitié d'une femme et d'un homme dont le chromosome Y qui marque un mâle et ne peut être transmis que par un mâle qui est le père biologique … mais alors d'où vient ce complémentaire de Marie : s'Il ne l'a pas reçu, il n'est pas pleinement homme.
Faut-il imaginer que Marie a fabriqué cette partie manquante : un spermatozoïde Y ? Après tout, pourquoi pas : la vie est tellement surprenante ? Mais alors quel est le rôle du Saint-Esprit ? Je pousse la raison à ses limites … qui est celles de la théologie.
Incidemment, je remarque (sauf erreur de ma part) que Jésus n'a pas parlé de sa conception et que Matthieu le fait en écho à une prophétie … aurait-il écrit, pour mieux convaincre ses interlocuteurs juifs, ce qui lui paraissait plausible : naitre d'une vierge ? Mais il y a aussi Marc …
Ajoutons que Marie dit "Je ne connais pas d'homme" ce qui n'engage pas l'avenir. En outre, pourquoi aurait-elle dit cela puisqu'elle était fiancée ?
Dieu a réalisé une fantastique création raisonnable puisque son fonctionnement et son évolution sont, petit-à-petit, accessibles à notre raison. Je ne doute pas qu'Il puisse faire ce que bon lui semble, mais je ne crois pas qu'Il en profite à mauvais escient.
Quelle différence, y aurait-il, à considérer que la virginité de Marie est symbolique, comme l'église a fini par admettre que le texte de la Genèse n'est pas historique (mais continue trop souvent d'en parler comme s'il fallait la croire stricto sensu … ) ?
Encore une fois comment Jésus peut-il être pleinement homme s'il n'a pas un génome humain complet ? La foi doit être compatible avec la raison : soit le concile s'est trompé et Jésus n'est pas un homme complet au sens biologique du terme soit il faut une explication … laquelle ? Je ne mets pas en cause la bonne foi de Marc ou Matthieu ou des Pères du concile, mais ils raisonnaient avec les connaissances de leur époque.
Les études décèlent nombre d'échos de l'AT dans le NT (dénommés typologie ou intertextualité !) : montrer qu'un évènement vécu par Jésus, avait été annoncé par des prophètes : "selon les écritures".
Ne peut-on imaginer que Matthieu, convaincu que Jésus est le Messie, ait cru qu'il avait forcément satisfait tous les signes avant-coureurs qui figurent dans l'AT ; une intertextualité inversée. Il aurait alors introduit dans le NT ces signes prémonitoires comme ayant été vécu au temps de Jésus. Un exemple : un fils naitra d'une vierge ?
Pour être plus précis, je ne serais pas surpris que Matthieu, convaincu que Jésus est le Messie en déduit qu'Il devait avoir satisfait aux prophéties le concernant et en arrive à reconstituer sa conception d'une manière qui lui parait logique … pour être conforme aux écritures que connaissent les interlocuteurs qu'il veut convaincre. Sans compter que des historiens considèrent que les évangiles de l'enfance sont des rajouts … Mais il y a toujours Marc … quoique cet Evangile aurait été rédigé par des proches de l'apôtre et non par lui-même !
On peut aussi noter que des premiers chrétiens ont cru à ce qui est rapporté dans les évangiles apocryphes … Cela signifie que, malgré la qualité des mémoires d'alors, des fables pouvaient s'introduire dans l'histoire : pourquoi les évangiles canoniques en seraient-ils totalement protégés ? On n'est plus au temps de "c'est parole d'Evangile" …
Ces rapprochements, pas toujours évidents, ressemblent aux midrashs des rabbins … mais eux attendent toujours le Messie.
Il est des questions qui n'ont pas de réponses accessibles (origine de la création, l'au-delà, … ) qui sont du domaine de la foi. Il en est qui relèvent de l'histoire, mais dont le temps a effacé le souvenir précis qui pourtant fut. Les deux interrogations ne sont pas du tout du même ordre …
Jésus plus tôt ?
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- Version n° 4 du 20-03-2024
Jésus pouvait-il s'incarner plus tôt ?
Quand on considère l'évolution de l'univers depuis le Big Bang, il faut déjà noter qu'il a fallu 10 milliards d'années pour que la vie apparaisse sur terre (ou ailleurs dans l'espace), puis 3 à 4 milliards supplémentaires pour passer des premières cellules aux premiers êtres conscients, il y a seulement quelques ± cinq millions d'années. Quelle était la capacité des premiers homes à se projeter au-delà de l'immédiat ?
Les homos sapiens que nous sommes ont 200 000 ans : il a, me semble-t-il, fallu attendre que cette humanité devienne suffisamment consciente de la réalité de l'amour pour être capable de recevoir le message de Jésus. Les comportements des peuples (juif au long de la Bible, mais on peut faire un parallèle avec les Incas ou autres civilisations) sont très brutaux pendant des milliers d'années (sacrifices humains, massacres, … ) : ils ne s'adoucissent (très relativement) que petit à petit.
L'humanité n'était sans doute pas prête à recevoir Jésus lorsque Il est né puisqu'Il a été crucifié, mais en même temps, elle l'était puisque le message est passé et s'est épanoui … même s'il reste encore beaucoup à faire. J'en conclus que le moment choisi par Dieu a été "raisonnable" … ce qui ne m'étonne pas (j'espère qu'il me regarde avec commisération en train de cogiter sur son agir !).
L'évangélisation qui nous est confiée, est encore toute jeune (2000 ans sont l'analogue des 2 derniers millimètres d'une distance de presque 14 kilomètres depuis l'apparition de l'univers !) : à nous de poursuivre l'humanisation de l'humanité : lui faire découvrir par l'amorisation que l'Amour doit être, sera souverain.