Pastorale
Juda
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- Version n° 2 du 01-11-2022
Dans Mathieu, il est écrit que Judas a été pris de remord, qu'il a tenté de modifier le fil de la suite de l'histoire en rendant les 30 pièces : n'est-ce pas une forme de repentir ? Le suicide n'était sans doute pas la bonne solution, mais cette auto-punition ne vaut-elle pas, un peu, absolution ?
Typologie des fidèles et liturgie
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- Version n° 6 du 18-03-2024
Un défi de l'église est, à partir d'un même fond de vérité, d'adapter la forme du message (y compris liturgique) à tous ses "publics" qui sont si divers qu'une gamme "d'offres adaptées" me semble indispensable : une véritable démarche "marketing" (au sens noble du terme : fournir à l'autre ce dont il pense avoir besoin … quitte à lui souffler des idées complémentaires) pour l'évangélisation et la proposition de la foi.
Ces offres varieront, entre autres, en fonction du degré de culture des croyants : la foi, qui comporte une partie conviction profonde "ressentie" et une autre relevant de la volonté, va s'exprimer et se nourrir de signes (rites, cultes, … ) différents.
Pour les plus "petits", un appel à la sensibilité (le beau, le majestueux, le mystérieux, … ) est, sans doute, indispensable, mais les vérités sous-jacentes ne doivent pas être déformées : exprimées en termes simples, peut-être simplificateurs, mais pas simplistes ou complaisants.
Les plus "évolués" doivent accepter cette présentation qui peut les irriter : à eux, au nom de l'union de tous, de rajouter intérieurement plus de nuances. C'est à eux de s'adapter, quitte à fouiller plus profondément lorsqu'ils sont ensemble : il vaut mieux se rassembler sur le plus petit dénominateur commun que sur la moyenne, sinon les "petits" sont sacrifiés.
Cette nécessaire adaptation aux "publics", doit permettre à la communauté de se rassembler tous ensemble. Ne peut-on imaginer que, basées sur les lectures de la Bible (AT et NT) les textes du missel en soient un commentaire de niveau intellectuellement élevé (mais pas en langage irréel ! ) cependant que l'homélie en soit une traduction, en termes simples, des implications concrètes.
Une sorte de décentralisation d'une partie de la liturgie au niveau diocésain voire paroissial serait nécessaire : un cœur de messe commun, mais des moments plus sur mesure (venant en complément facultatif du tronc commun ?) fonction de l'assistance … mais cela suppose des animateurs capables d'imaginer cette adaptation.
En somme, l'église pourrait s'inspirer d'un principe de management de grands groupes internationaux : "penser global, agir local". Au niveau global, la doctrine serait commune, mais la pratique serait multiple et beaucoup plus décentralisée.
Dans tous les cas les phases alambiquées ou trop lyriques, voire inexactes sont à éliminer.
Liturgie
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- Version n° 8 du 13-04-2024
La liturgie est le langage partagé de la communauté.
Tout en créant une atmosphère de recueillement (souvent un peu anesthésiante), elle poursuit trois objectifs : créer la communauté spirituelle entre les participants, leur enseigner la Parole reçue de Jésus et intérioriser chacun dans une prière personnelle s’exprimant collectivement. Ce n’est pas une simple commémoration, elle doit faire vivre le mystère aujourd’hui dans une perspective eschatologique.
Ce langage pour évoquer la transcendance utilise des symboles dont il faut connaître le sens, sinon, ils restent dans le folklore : qui sait que la chasuble était un vêtement de fête du monde romain … qui s'était perpétué avec le "costume du dimanche" ?
Elle doit trouver un équilibre dans un ensemble très complexe puisqu’elle doit concilier des critères multiples :
- lier le rationnel de l’intelligible et l’irrationnel du mystère,
- utiliser à la fois le langage fermé pour enseigner et ouvert pour suggérer le divin,
- prendre en compte la psychologie pour aider chacun des participants à descendre en lui-même et la sociologie pour inciter la communauté à sentir son unité,
- la durée de l'office : suffisante pour que quelque chose advienne, mais pas trop pour ne pas épuiser,
- tous les arts à la fois pour célébrer la beauté de Dieu et pour aider à entr’apercevoir l’au-delà : musique, chant, peinture, vitraux, sculpture, broderie, tapisserie, reliure, orfèvrerie, architecture, littérature, rhétorique, mise en scène, mobilier, … ,
- diverses techniques sont utilisées pour mobiliser tous les sens : sonorisation, éclairage, encens, baiser de paix, manducation,
- rappeler des événements du passé advenus dans une culture disparue pour vivre intensément le moment présent afin d'orienter les actions du futur,
- le corps est appelé à des positions diverses (debout, assis, bras écartés) et plus largement tous ses sens sont sollicités tout en sachant que l’immobilité et le silence sont propices à la méditation,
- son introduction au surnaturel n’empêche pas le recours à des éléments très matériels : pain, vin, huile, cendres, encens, … ,
- si elle est majoritairement en français, elle garde des réminiscences d’hébreu, grec ou latin,
- la prière peut être de demande ou de louange,
sans oublier la dimension économique de la quête …
Beaucoup de ses rites et textes actuels du monde catholique romain ont été conçus dans la logique d’une culture de royauté (au temps des Carolingiens) voire de pouvoir temporel de l’église … ce qui explique un vocabulaire triomphant assez éloigné de celui des évangiles. Les confessionnaux datent du XVI siècle, l’élévation du XIII, le canon romain du V, la communion fréquente de 1905, les litanies du VIII.
C’était aussi une époque où la quasi-totalité des assistants étaient à peu près complètement ignares. La messe était le seul moment hebdomadaire qui sortait de l'ordinaire : ils assistaient à une belle cérémonie un peu mystérieuse et magique. Le prêtre faisait partie des quelques lettrés. Ce n’est plus le cas aujourd’hui dans de nombreuses régions, d’où le passage de la notion d'assistant à celle de participants dont les exigences intellectuelles sont tout autres … tout en ayant le même besoin d’être conduit au surnaturel.
Des approches différentes existent dans d’autres rites issus d’autres églises primitives (copte, éthiopienne, … ). L’adoration eucharistique est inconnue en orient
Le prêtre était perçu comme un chef naturel … qui n’a plus beaucoup de sens dans une démocratie évoluée. Dans les années cinquante, les prêtres se désespéraient de voir des fidèles se rendre chez des psys plutôt qu'auprès d'eux …
Il y a des liturgies spécifiques pour les grands moments de la vie (baptême, mariage, mort), mais aussi celle périodique des dimanches … pour lesquels il faut éviter la monotonie. Les autres sacrements ont aussi leur liturgie propre.
Dans la liturgie, le célébrant s’adresse tantôt à l’assistance, tantôt à Dieu : le ton et la posture ne doivent pas être les mêmes.
Le niveau de culture plus élevé explique peut-être que les personnes étant plus autonomes et plus maîtres de la conduite de leur vie ressentent moins le besoin de prière collective … ce qui ne préjuge pas de leur foi.
L’hermétisme, dans la culture d’aujourd’hui, de beaucoup de symbole (à ne pas confondre avec une expression de type artistique) de la liturgie doit être combattu soit en introduisant de nouveaux signes chargés de sens (cf. Taizé ou les JMJ ou l’affluence dans les monastères) soit en arrivant à refaire connaître la signification de ceux qui sont utilisés. Moderniser en gardant le meilleur de la tradition.
Toutes les cultures ont élaboré une liturgie. Le monde cultivé peut-il s’en passer ou du moins la célébrer d’une manière moins formaliste et surannée ?
En résumé : Les oppositions sur la liturgie me laissent toujours pantois. Celle-ci n'est qu'un langage destiné à faciliter l'entrée en communication avec Dieu. Il devrait s'agir d'un problème de forme, mais pour le pape François, il s'y "sous-perpose" une couche de fond.
A dire vrai, les deux formes en cause me paraissent encore beaucoup trop inspirée des rites rendus aux maitres de ce monde, que ce soit les empereurs romains (Constantin) ou les rois du XVIe.
Jésus a-t-il jamais demandé ce genre de geste de la part de ses disciples ? A-t-il jamais procédé ainsi lorsqu'il prie son père ?
Des rites sont nécessaires à beaucoup pour exprimer ce qu'ils ressentent faute d'avoir les mots pour les extérioriser, mais alors, il faut utiliser des rites qui ont du sens aujourd'hui en abandonnant ceux qui sont devenus obsolètes … avec le souci d'une compréhension universelle : vaste défi !
La liturgie est un langage dont la finalité est de nous aider à communiquer avec la Trinité. Cela lui impose d'être belle pour être un reflet de la "beauté" de Dieu et compréhensible par tout humain. La première contrainte est mise en œuvre par l'emploi de toutes les disciplines de l'art (musique, joaillerie, tissus, architecture, … ) et la deuxième par l'usage d'un langage, certes ouvert pour suggérer plutôt que vouloir démontrer par une langue fermée, mais aussi actualisé (et là, il y a souvent du chemin à faire pour se dégager des pompes impériales et royales et de mots fleuris qui ne signifient plus grand-chose … ).
Si, seul un nombre limité de jeunes participe à la messe, c'est pour une bonne part que le "langage" qui y est utilisé ne signifie rien pour les absents.
Il ne faut pas que la forme de la liturgie arrive à masquer le sens qu'elle veut faire passer.
Pitié …
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- Version n° 4 du 20-03-2024
Que penserait-on de parents dont les enfants, tous les jours, commenceraient par implorer leur pitié ? Ne se demanderaient-ils pas : qu'avons-nous fait pour que nos enfants soient tellement terrorisés ? Et pourtant il y a les Kyrie, …
Un Dieu qui n'est qu'Amour peut-Il ne pas être déçu de susciter une telle prière de ses enfants ?
La tradition a besoin d'être épurée de ses mal compris ou au moins mal dits ! Il faut partir de notre compréhension d'aujourd'hui pour en retrouver les esquisses dans le passé, mais sans s'enfermer pour l'avenir, car il y a encore à découvrir !
Religiosité
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- Version n° 6 du 22-03-2024
Les religions doivent utiliser un langage adapté à leur auditoire, car l'objectif est d'être compris.
C'est un des rôles de la liturgie qui ne peut plus être unique dans la mesure où les participants ne sont plus, au moins dans les zones développées, aussi homogènes que dans le temps.
L'accès de beaucoup à une culture de base non négligeable demande des formes qui ne heurtent pas la raison, mais une frange aux "périphéries" ne peut interpréter des expressions trop complexes : une certaine religiosité peu structurée est inévitable et ne préjuge en rien de la qualité des prières (entrée en contact avec Dieu) correspondantes. Les dévotions dites populaires doivent être respectées en trouvant les mots simples, mais justes qui expriment la vérité que l'on souhaite partager. La religiosité ne doit pas être le mode d'expression des "enseignants" !
Si la messe est célébrée dans une langue morte, le sens des phrases échappe complètement à la quasi-totalité des présents et il n'y a plus que la musicalité du murmure entendu …
La tradition de la messe identique partout et pour tous n'est plus adaptée, mais comment réunir une communauté hétérogène ? Par un projet commun ? Faire progresser l'humanisation par le développement de l'amour !