Les idées exprimées par Michel Henry dans l'introduction de "La question de l'incarnation" et ses observations sur les trois corps m'ont conduit à réfléchir à ceux de Jésus.
- Son corps "organique", perçu par les tiers, ne présente habituellement aucune particularité qui aurait été remarqué par ses interlocuteurs. La seule exception est le moment de la transfiguration.
- Son corps "biologique", matériel, n'est pas "normal" si l'on admet qu'il n'a pas eu besoin du chromosome Y d'un père biologique ou alors que c'est le Saint-Esprit qui l'est devenu …
- Son corps "subjectif" intériorisé est plus complexe : Jésus se ressent, semble-t-il, comme tous les hommes. Il a soif avec la samaritaine, il a de la peine avec Lazare, il souffre sur la croix, … . Je pense que sa conscience d'homme n'a que progressivement réalisé qu'Il est Dieu, le fils du Père. De ce point de vue, Il est pleinement homme, mais Il a aussi des capacités de pénétrer le cœur de tiers qui dépassent la simple empathie ou de connaissance d'événements à venir ou de pouvoir sur une tempête ou de provoquer une multiplication de pains ou … Je l'imagine donc effectivement doté de toutes les possibilités d'un homme (vrai homme), mais pas uniquement : Il a, avec son corps d'homme, des pouvoirs qui vont au-delà.
Il y a aussi le corps glorieux de Jésus lors de la transfiguration : "son visage resplendit comme le soleil, ses vêtements devinrent blancs comme la lumière".
Faut-il y voir une analogie avec la lumière blanche intense qui n'éblouit pas qui a été décrite dans nombre d'expériences de mort imminente : un phénomène de même nature ? Une préparation à recevoir son corps "ressuscité" ?