Pourquoi les églises veulent-elles apporter des solutions péremptoires à des questions dont la réponse est légitimement multiple : auraient-elles peur de la liberté humaine qui impose de ne pas toujours être dans la certitude ?
On est souvent dans le monde de l'incertain : la philosophie permet d'affiner les questions, mais n'apporte pas de réponse. La théologie propose des solutions (qui ne doivent pas être en contradiction avec les raisons tirées de la science et de la philosophie) qui doivent être plausibles, mais dont on ne peut démontrer ni l'exactitude, ni l'erreur.
Le doute scientifique comprend bien que la vérité d'une affirmation découle de celle de ses fondements (postulats, axiomes, paradigmes, … ). Son inconvénient est qu'il nous place dans un état d'incertitudes permanentes, mais son intérêt est de nous laisser ouverts, par le questionnement, au progrès de nouvelles bases plus exactes ou de raisonnements plus subtils ou de formulations plus justes.
D'une certaine manière, il était plus confortable de croire lorsqu'on pensait que les évangiles n'énonçaient que la vérité, en particulier historique. On avait moins à affronter l'incertitude : quelle est, en réalité, la part du symbolique ou de l'arrangé pour renforcer ce que le rédacteur des évangiles veut faire comprendre ?
Le doute sur la réalité objective de ce qui est écrit (conception virginale de la vierge ou péché originel cause de la mort avec pour conséquence l'Immaculée Conception) n'entrave pas la foi qui cherche à apporter des réponses à des questions … sans réponse certaines qui ne devraient pas se figer dans un dogme réputé inaltérable. Pourquoi ne pas exprimer simplement une préférence non contraignante ?
Le dogme dans ce cas devient un carcan particulièrement superflu lorsqu'il ne s'agit pas de l'essentiel de la foi.
Imposer une réponse est-il une atteinte à la liberté individuelle de conscience ? J'ai l'impression que des théologiens supportent plus facilement le flou ou l'imprécis que l'incertitude …