Pendant longtemps, les humains ont pensé que pour se concilier les bonnes grâces des dieux, il fallait leur offrir des sacrifices, souvent constitués de nourritures, mais aussi d'animaux et même d'humains. L'importance de cette pratique se traduit par un vocabulaire spécifique du mode de mise en œuvre : immolation, libation, oblation, propitiation, holocauste.
Les juifs et les musulmans ont gardé l'habitude de sacrifier des animaux.
Jésus est venu préciser que Dieu préfère la miséricorde au sacrifice et que c'est l'esprit qui est important.
Pourquoi la tradition a-t-elle repris cette notion de sacrifice pour la passion du Christ ?
Victime du cléricalisme d'alors, Il a été condamné pour des raisons politiques et, à la demande des clercs, selon la méthode de la crucifixion alors courante. Aujourd'hui, selon les pays, Il aurait subi la pendaison, la chaise électrique, l'injection létale, la fusillade, …
Il a accepté de suivre son destin d'homme jusque dans l'injustice et l'ignominie, mais Il ne l'a jamais demandé et son Père non plus ! Il ne me semble pas que Jésus ait employé ce terme : Il a évoqué une coupe à boire en prévision d'un moment difficile à vivre. Il a montré comment se comporter dans une telle situation extrême : Il est un modèle pour nous.
Faut-il penser que les premiers chrétiens n'aient pas trouvé un autre mot que celui de sacrifice issu de leur pratique habituelle ? Mais aujourd'hui la liturgie a-t-elle besoin de persévérer dans ce qui est peut-être un mal dit ?