Pour tenter de cerner la réalité, il faut combiner :
l'infiniment petit des particules élémentaires,
l'infiniment grand de l'espace interstellaire,
l'infiniment complexe de la biologie des êtres évolués ou des relations sociales,
l'infiniment mystérieux de la vie, de la conscience libre et du devenir.
Pascal n'a bien analysé que les deux premiers. In fine, on est souvent face à un ensemble dont l'évolution est fondamentalement imprévisible.
Vérité
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Version n° 8 du 30-04-2024
Nous pensons être dans le vrai lorsque, ayant posé des postulats, prémisses ou axiomes fondamentaux plausibles, en somme les hypothèses de départ, nous en déduisons par le raisonnement des conséquences … qui ne sont pas plus certaines que ces bases initiales ne le sont.
C'est vrai des sciences exactes et les mathématiques sont les plus sûres d'entre elles, encore que la géométrie Euclidienne, par exemple, repose sur un postulat certes plausible, mais qui n'empêche pas de bâtir une autre géométrie tout aussi sensée sur le postulat inverse …
La raison nous permet d'être convaincu de pouvoir conduire des déductions justes qui peuvent conduire à des conclusions nettes.
La Vérité n'est pas fluctuante, mais elle reste inatteignable. Nous la percevons de moins-en-moins mal au fil des millénaires. Que pensera l'humanité dans un million d'années ?
La vérité est comme la vie : elle progresse inéluctablement malgré un cheminement tortueux qui n'exclut pas les retours en arrière … momentanés.
Une image qui me parle : ce que je comprends est la surface d'un cercle, mais ce que j'ignore en est son périmètre : plus j'apprends, plus le cercle s'agrandit, mais j'accrois aussi la perception de ce que j'ignore ! Au fond, un savant ne fait que connaitre mieux que d'autres l'étendue de son ignorance !
Il faut reconnaitre que, face aux phénomènes naturels qui semblent au départ bien mystérieux, les hypothèses qui fondent la mécanique quantique (quatre forces pilotant une poignée de particules) permettent ensuite d'en comprendre une énorme quantité en conjonction avec la relativité générale : les bases de départ paraissent justes parce que le résultat de leurs conséquences se vérifie expérimentalement. On a un système cohérent.
Le Siècle des lumières a bien pensé qu'il faut pousser la raison au maximum de ses possibilités, mais du fait de la censure et de l'environnement culturel d'alors, ce fut souvent sous une forme voilée ou indirecte. Nous n'en sommes plus là dans notre monde occidental et nous pouvons exprimer nos pensées sans autre crainte que d'être dans l'erreur.
Par contre, il est illusoire de croire que la raison peut tout comprendre : certaines questions sont sans réponse certaine ou insolubles et toute une facette des capacités humaines lui échappe : intuition créatrice, suggestion par la poésie, la musique ou … , questions eschatologiques, … . Tout l'univers du "peut-être" lui échappe.
Nous vivons une période passionnante de changement … poussons le dans le bon sens, mais quel est-il ? Après l'hominisation par la nature, avançons dans son humanisation universelle par la conscience avec l'amorisation à l'horizon par la spiritualité !
Intelligence et foi
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Version n° 10 du 19-03-2024
Foi et intelligence : il me semble que face aux grandes questions de la vie, il faille pousser la compréhension le plus loin possible en exerçant son intelligence selon la raison : la foi commence lorsque la raison ne trouve plus d'explication. On entre alors dans le monde des indécidables avec des réponses qui sont tout aussi indémontrables qu'irréfutables …
On poursuit alors avec des hypothèses qui peuvent être des convictions très fermes, mais en restant conscient que ce ne sont pas des certitudes (contrairement à ce qu'affirme parfois sinon des dogmes du moins des interprètes) : cela laisse la place à des opinions différentes qui sont légitimes tant qu'elles restent compatibles avec la raison. On est dans le champ de l'irrationnel, mais pas de l'illogique (dans mon site, j'ai exprimé cela par des petits dessins : ICI).
Raison et croyances
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Version n° 4 du 20-03-2024
Face aux questions qui n'ont pas de réponses paraissant évidentes, nous développons des croyances. Il faut y appliquer la raison pour les épurer de ce qui est inutile, voire erroné.
Le premier point à élucider est d'exprimer aussi clairement que possible la question : il est difficile de donner une réponse limpide à une interrogation floue.
Il convient ensuite d'identifier les postulats, hypothèses, principes, prémisses qui sont à la source de la croyance. La réponse en sera la conséquence, mais sa fiabilité ne peut être supérieure à celle de ses bases.
Devenir conscient que, puisqu'il n'y a pas de réponse évidente et certaine à la question, il y en a plusieurs de plausibles et que l'on peut légitimement hésiter entre elles.
La raison va permettre d'éliminer celles qui présentent une faiblesse dans le raisonnement qui conduit à leur énoncé et celles dont la probabilité apparaît faible (mais selon quels critères ?).
Parmi celles qui restent, on peut exprimer une préférence (croyance) ou ne pas choisir (agnosticisme), mais il convient de respecter les choix autres puisqu'ils sont aussi plausibles : la raison ne peut les condamner.
Discernement
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Version n° 5 du 26-08-2024
Au fil des millions d'années depuis son apparition sur terre, l'homme discerne de mieux en mieux le mal et … l'amour. Je pense d'ailleurs qu'une forme de l'un est une étonnante conséquence de l'autre : Si Dieu est Aimant, il n'y a pas d'amour sans liberté, il n'y a pas de liberté sans choix. Si nous sommes appelés à choisir l'amour, nous devons avoir la possibilité de choisir l'inverse : le mal. Si cela explique le mal fait plus ou moins volontairement par l'homme, cela n'élucide pas la douleur résultant des catastrophes naturelles et autres accidents.
Dans ce même temps de millions d'années, la conscience s'est affinée avec une compréhension de plus en plus claire de son environnement que ce soit l'infiniment petit des particules élémentaires ou l'infiniment grand de l'espace stellaire ou l'infiniment complexe de la biologie ou le mystère de la vie se développant via la sensibilité jusqu'à la conscience. Quelle sera la suite de l'évolution de l'homme : notre soleil a encore quelques milliards d'années devant lui avant de s'éteindre ?
Il n'y a pas d'évolution et/ou de progrès sans changement : il ne faut donc rien figer dans le marbre (cela devient un cimetière !) que ce soit en s'enfermant dans un texte (la Bible lorsque comprise comme "rien que l'Ecriture", ou le Coran) ou dans la tradition (la scléroser en dogmes). Il faut admettre de vivre dans l'incertitude (à ne pas confondre avec l'insécurité) sans vouloir apporter réponse à tout, mais sans arrêter de chercher.
D'ailleurs, souvent, dans mes moments d'insomnie, me viennent des mots qui explicitent ce que je méditais plus ou moins confusément. Une réflexion plus volontaire permet alors de choisir des expressions voisines qui expriment plus clairement ce que l'on veut partager. Il est probable que, pour certains, j'enfonce une porte ouverte, mais je ne l'avais jamais franchie !