Raison
Absolutisme et relativisme
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- Version n° 6 du 20-03-2024
L'affirmation relativiste "Il n'existe pas de vérité absolue" et son inverse "Il existe des vérités absolues" méritent d'être nuancées.
Le relativisme pose une affirmation sur la base du constat que, par exemple, la morale varie selon les cultures, mais cela ne démontre pas qu'il n'y a pas, au niveau supérieur, des bases communes … que l'on n'a pas (encore ?) identifiées.
La même remarque s'applique à la déclaration inverse : chaque fois que des opinions différentes sont plausibles, on ne peut trancher.
En outre, dans de nombreux domaines, si nous sommes libres, il est normal que le choix entre équivalents s'impose.
En philosophie, lorsqu'une vérité est présentée comme une certitude, un dogme, je pense qu'il ne s'agit plus de … philosophie.
En science, le propre de la connaissance est de mieux cerner … ce que l'on ne connait pas : il reste encore à découvrir. Préciser que les explications présentées “ne sont que le fruit des connaissances actuelles“ est une sage précaution.
En religion, il est compréhensible que des opinions, face aux mystères de la vie, soient présentées comme des vérités absolues (c'est le domaine de la foi d'y adhérer), mais il faut admettre que d'autres puissent exprimer des dogmes contradictoires … et on retombe dans le relativisme !
Dans tous les cas, il faut travailler à identifier et clarifier les postulats et analogues sur lesquelles reposent les affirmations : la vérité absolue existe peut-être – probablement – sans doute, mais elle est indémontrable, sinon la liberté disparaît.
Pour finir, un théorème de mathématique, science peu sujette au doute, : celui de Gödel qui démontre qu'il y a des propositions indécidables : une certitude … relativiste !
La liberté est absolument … relativiste !
Déterminisme physique
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- Version n° 6 du 19-03-2024
Au début du XIXe, le déterminisme ne faisait aucun doute (positivisme). En connaissant la position et la vitesse de toutes les particules à l'instant "t", tout l'avenir et tout le passé devenaient prévisibles.
Sa définition philosophique découle du principe de causalité : chaque événement est déterminé par les événements passés conformément aux lois de la nature, ce qui, en physique, implique qu'à chaque état initial correspond un et un seul état final.
Un système pour lequel les mêmes entrées produisent toujours les mêmes sorties est dit "automatique" (sinon il est "stochastique").
Un événement résultant d'un seul jeu d'évènements : cela implique la symétrie dans le temps des lois de la nature.
Un système déterministe peut être chaotique lorsque certaines de ses conditions initiales peuvent connaître de très petites variations … ce qui arrive très souvent dans la pratique. L'évolution du système devient imprédictible, ce qui ne veut pas dire indéterminé.
Les systèmes dissipatifs (thermodynamiques ouverts et loin de l'équilibre) présentent des propriétés émergentes (auto-organisation) et se trouvent, dans certaines circonstances, face à une bifurcation dont on ne sait prévoir quelle branche sera empruntée par le système.
Le système n'est alors plus réversible et on en déduit une flèche du temps.
En mécanique quantique, les états superposés font que la mesure d'états issus d'un même état initial peut donner des résultats différents qui sont imprédictibles et aléatoires, mais l'équation de Schrödinger commande une évolution déterministe que contraints la règle statistique de répartition des résultats obtenus.
Lorsqu'un grand nombre de particules sont en interactions, il y a décohérence par compensation et le système redevient classiquement déterministe.
Il en résulte que stricto sensu l'évolution d'une particule n'est pas déterministe, mais ce n'est pas pour autant qu'elle soit totalement libre, car elle doit choisir parmi une liste prédéterminée, quoiqu'infinie, de solutions fruit des combinaisons linéaires d'états antérieurs : une sorte de liberté sous surveillance et dans laquelle se glisse peut-être le libre arbitre.
Existentialisme
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- Version n° 5 du 20-03-2024
L'essence précède l'existence … ou l'inverse ?
On peut penser que l'essence humaine est présente dès le moment de l'apparition de l'existence lors de l'union cellulaire initiale, mais que son expression va se développer progressivement en fonction des événements que nous subissons et des orientations marginales, mais primordiales de nos choix exprimés par notre volonté.
L'existence et l'essence apparaissent alors simultanément, mais l'existence est aussitôt épanouie alors que l'essence se développera jusqu'à la mort.
C'est la présence de l'essence dès la conception qui justifie le respect de l'embryon dès le premier instant.
Bouddhisme
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- Version n° 7 du 20-03-2024
Le bouddhisme est à la fois une philosophie et une sagesse.
Une philosophie parce qu'il propose une vision de l'univers et une sagesse parce qu'il prescrit une méthode pour ne pas souffrir.
Face aux questions sans réponse certaine, il énonce sa perception : temps circulaire, réincarnation, …
Il a beaucoup réfléchi à la situation de l'être humain selon deux axes :
- Une plongée au cœur du mental pour faire émerger le fond de nous-mêmes. Il en ressort, en particulier, que la souffrance est la conséquence du désir.
- Un chemin pour l'éviter via le non-attachement à quoi que ce soi que l'on atteint petit-à-petit par la pratique sévère de la méditation. La finalité étant d'arriver à la disparition du Soi.
Ce qui me gêne, c'est cette approche négative de la vie : on ne cherche pas le bonheur. L'humain est certes appelé à la compassion, mais de nouveau, c'est une (saine) réaction face au malheur de l'autre, mais pas une approche positive.
Je me demande où s'exprime l'amour, où se niche l'espérance ?
C'est une belle sagesse dont seul un esprit libre est capable, mais c'est au total un monde qui me paraît manquer de chaleur, un univers résigné et plus ou moins inerte, desséché.
Concernant le temps circulaire, on peut noter que la science constate que, depuis presque 14 milliards d'années, son écoulement parait linéaire. On pourrait objecter que cette période est trop courte pour déceler sa courbure, mais alors la durée du cycle serait tellement énorme que durant ce temps toutes les étoiles se seront éteintes et qu'il n'y aurait plus d'énergie libre disponible pour entretenir la vie : le temps circulaire n'est pas compatible avec les données de la science tirées de l'étude des phénomènes physiques.
A noter que l'exigence d'une pratique contraignante en fait une démarche ritualiste.
Réalité
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- Version n° 7 du 19-03-2024
Lorsqu'on analyse une situation, notre perception de sa réalité peut évoluer au fil des jours. La prise en compte de paramètres nouveaux peut reformer sa compréhension.
Un exemple pour illustrer : le flocon de neige de la théorie du chaos est une illustration d'un comportement fractal. Son premier dessin est un triangle équilatéral dont chaque côté devient celui d'un nouveau triangle équilatéral et on recommence.
Au fur et à mesure qu'il se développe, il apparaît comme une roue dentelée de plus en plus finement.
Il faudra de l'intelligence pour saisir que ce processus sans fin tend vers le cercle circonscrit au triangle d'origine.
Trois étapes de compréhension (triangle, roue dentée, cercle) qui demandent de rester ouvert à une remise en cause du moment présent.
D'une manière générale, je pense que, plus on approfondit un sujet, plus nous percevons que nous n'en appréhendons qu'une partie : on cerne de mieux-en-mieux l'étendue de son ignorance.