Raison
Insoluble et indécidable
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- Version n° 9 du 25-08-2024
Il est des questions qui ont des réponses insolubles. Typiquement : si on admet qu'il faut un créateur parce que l'on constate qu'il y a une création, on débouche sur une question sans réponse raisonnable : qui est le créateur de ce créateur ? Intellectuellement, on peut imaginer un créateur incréé, mais cela contient une contradiction interne. On est face à une aporie, à l'insoluble.
D'autres déclarations sont tout aussi indémontrables qu'irréfutables. Nombre de dogmes relèvent de ce genre : il est tout aussi raisonnable d'y croire que de les réfuter. On est face à l'indécidable Une déclaration qui est indémontrable et irréfutable est dite indécidable..
Dans un cas comme de l'autre, la réponse relève d'une conviction et non d'une certitude.
Dans cette optique, la théologie doit être pensée en tenant compte de six impératifs :
- Interpréter les textes anciens en fonction de la culture et des croyances de leur époque.
- Ne pas esquiver le flou de l'hébreu ou de l'araméen en lui donnant une traduction aussi pure que possible.
- Etre conscient qu'une phrase prononcée en araméen, puis transmise en hébreux (langues peu précises ?) avant son écriture en grec suivi d'une traduction en latin enfin exprimée en français, peut connaître de sérieuses altérations.
- Il faut ensuite passer au filtre des connaissances d'aujourd'hui pour en retirer les inexactitudes scientifiques.
- La cohérence d'ensemble doit ensuite être passée au crible de celle de la logique de l'ensemble.
- Pour terminer, il faut exprimer cette vérité épurée (mais pas déformée) dans le langage de son interlocuteur qui n'est plus un citoyen du IV ou XVII siècle.
Nombre de théologiens partent de la Bible pour en tirer une compréhension améliorée du mystère divin et pour en tirer une vision conforme aux paradigmes actuels, triturent, le cas échéant, ses expressions pour se mettre en conformité avec des dogmes proclamés il y a des siècles selon les croyances de l'époque dans leur environnement politique, social, …
Quelles sont, dans l'état actuel de notre compréhension, les affirmations fondamentales dont découlent bien des autres ? Je n'en ai pas trouvé trace explicitement.
N'est-ce pas un créateur, Dieu Trinité qui échange et génère l'Amour qu'il veut partager, librement, avec sa création et tout spécialement l'homme doué d'une conscience réfléchie ? Mais c'est une déclaration indécidable, c'est-à-dire ni démontrable ni réfutable !
Il y a du pain sur la planche …
Incertitude et raison
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- Version n° 5 du 23-03-2024
Face à l'incertitude, une réponse peut être une affirmation aussi indémontrable qu'irréfutable. Il ne faut pas confondre croyance et savoir ou conviction et certitude.
Rostand a dit "Certitude = servitude". Face à une certitude, il n'y a pas d'alternative … pas de liberté. La liberté implique le choix entre des équivalents apparents et donc : liberté et incertitude sont inséparables.
Cette incertitude a trois sources :
- Le changement de l'état d'une particule élémentaire vers son suivant est déterministe, mais parmi une série infinie de valeurs bien définies et selon un processus paraissant aléatoire parce que sa logique nous échappe sinon qu'il est piloté par une loi probabiliste (liée au produit scalaire associé au vecteur qui représente son état).
- La matière est en évolution constante, que ce soit au niveau des étoiles avec la recombinaison nucléaire ou sur Terre d'une part par la recherche d'un meilleur équilibre global (éboulements, séismes, … ) et d'autre part par la tendance à l'agglomération des molécules en ensembles plus complexes. Ces phénomènes dépendent de tellement de facteurs que, le plus souvent, ils ne peuvent être prévus avec certitude.
- La liberté de choix de l'homme (voire d'animaux ?) est une autre raison, plus ou moins incompréhensible, de générer de l'incertitude.
L'étroitesse d'esprit ou le simplisme de certains dogmes ou paradigmes génère un sentiment de sécurité qui peut calmer l'angoisse de ce qui nous dépasse : souvent les questions fondamentales n'ont pas de réponses certaines. L'incertitude est souvent perçue comme une menace. Beaucoup se consolent en prenant des affirmations ou des convictions pour des certitudes.
Il y a parfois confusion entre la certitude de détenir la vérité et la conviction d'être dans le vrai.
La souffrance
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- Version n° 10 du 26-07-2024
Il faut distinguer le mal moral et le mal physique.
Pour le mal moral, plus ou moins volontaire et/ou conscient, il y a celui causé à un tiers inerte (atteinte à la nature) et celui atteignant un être vivant doué d'une sensibilité et celui que l'on subit (avec le problème du pardon nécessitant normalement au moins des excuses).
Ce mal moral est la conséquence de la liberté, fruit de l'Amour. Il n'y a pas de liberté sans choix à faire entre le bien et le mal et il arrive que l'on choisisse ce dernier. Dans ce cas, il génère la peine de celui qui en est l'objet, qu'il s'agisse de Dieu, d'un humain ou de tout autre être sensible.
Dans l'idéal, ces peines sont évitables … si l'homme était un être idéal : en quelque sorte, cette souffrance n'est pas inéluctable.
La peine a un lien avec l'esprit, car il est une conséquence du libre arbitre.
Pour le mal physique regroupant aussi bien celui généré par les soubresauts de la nature (tempêtes, tremblements, sécheresse, inondations, … ) que par les assauts contre la vie physique (maladie, mort, … ) ou psychique (désespoir, mal-être, … ). Il est cause de douleur.
Scientifiquement, il s'agit d'une simple réaction physico-chimique pour atteindre un état plus stable des molécules, mais il peut interférer avec la sensation qui est inéluctable et incommunicable à un tiers.
La douleur a un lien avec l'âme, car elle implique la sensibilité.
Face au mal, quelle peut être la réaction humaine ?
Pour le mal moral, il faut espérer que l'humanisation en viendra à bout, mais il ne faut pas être pressé ! Dieu n'est pas à l'origine du mal, mais pour respecter la liberté de l'homme, Il le tolère. Il s'interdit de nous en délivrer, mais Il propose sa grâce pour faire progresser l'amorisation qui fera disparaitre ce type de mal : ce sont les hommes qui le vaincront … avec l'aide du Paraclet !
Pour le mal physique, on peut essayer de s'armer de patience face à l'inéluctable, ce qui n'empêche pas de penser que des forces spirituelles peuvent non seulement être un support, voire être capable d'intervenir, fort rarement, pour modifier le sens de l'évolution naturelle.
Il n'en reste pas moins incompréhensible qu'un Dieu qui Aime sa création ait conçu un système permettant cette douleur …
Une hypothèse : c'est pour autoriser une possible remise en cause d'un Dieu Amour qu'elle existe. La légitime incompatibilité de la douleur se justifie alors par la volonté de respecter notre liberté, fruit de l'amour : ne rien imposer, mais c'est, trop souvent, payer cher !
Conclusion : un peu de sémantique pour la souffrance que je divise en peine morale évitable et compréhensible et douleur morale ou physique inéluctable dépassant notre entendement.
Liberté et incertitude
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- Version n° 8 du 17-03-2024
La liberté implique la possibilité de choisir entre des options différentes … ce qui peut être générateur d'incertitude et même d'angoisse de se tromper. Lorsqu'on n'a pas le choix parce que contraint par une force extérieure, cela peut être confortable : on se laisse conduire, mais il faut savoir par qui …
Par ailleurs, Theillard de Chardin a bien identifié que, par suite de tout notre environnement et notre histoire (les habitus), "nous ne sommes libres que par l'extrême pointe de nous-même".
Nombre de philosophes ont réfléchi à la coexistence de la liberté et du déterminisme conséquence des lois de la nature (la théorie standard à ce jour est déterministe avec une part d'aléatoire genre proto-liberté) : Aristote, Thomas d'Aquin, Spinoza, Gide, Sartre, … avec des conclusions non péremptoires sur l'existence ou non du libre arbitre de l'homme. Kant est celui qui donne l'analyse me convenant le mieux :
- lorsqu'un événement est la conséquence directe et inéluctable d'une loi de la nature, elle est le fruit de "causes" inévitables et il n'y pas liberté,
- lorsqu'une situation permet à l'intelligence de lui imaginer des évolutions différentes selon la décision que nous prendrons, cette dernière est alors la conséquence de la "raison" et il y a libre arbitre pour exercer un choix. Pour exercer le libre arbitre, on appelle la raison pour choisir, puis la volonté pour agir en conséquence.
Certes, on joue un peu sur les mots, mais les deux types d'évolution sont bien clarifiés. Cependant, cela ne nous dit rien de la façon dont les "raisons" trouvent leur autonomie par rapport aux "causes" qui sont présentes à ce moment-là : je reste sur ma faim même si la mécanique quantique entrouvre une porte.
Peut-être peut-on dire que si la liberté découle de l'Amour qui ne peut imposer, elle doit, elle aussi, … rester libre, n'être niée : mystère !
L'incertitude peut être une conséquence de la liberté qui n'existe en plénitude que lorsqu'on se trouve à devoir choisir entre des options équivalentes.
Elle peut aussi résulter d'un face-à-face avec l'inconnu comme l'avenir.
Elle peut même découler d'une situation déterministe, mais dont l'évolution présente une part d'imprévisible comme celle que l'on rencontre en mécanique quantique pour le changement d'état des particules ou en mathématique avec l'équation logistiques dans certains de ses paramétrages : la connaissance du passé ne permet pas de prévoir l'avenir.
L'incertitude peut générer de l'angoisse, mais elle n'est pas toujours synonyme d'insécurité. Par contre, elle demande de rester vigilant pour détecter les premiers signes de sa clarification et ouvert pour s'adapter à la nouvelle réalité qui en résultera.
L'univers est en évolution continue avec suffisamment de facteurs l'influençant pour que l'avenir réserve des surprises : le changement est continu et il ne faut pas` s'enfermer dans une vision statique.
En conclusion : l'amour est mère de la liberté qui génère l'incertitude donc le doute qui sont surmontés par la conviction issue de l'intuition et de la volonté.
Mes trois ordres
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- Version n° 5 du 20-03-2024
Pascal identifie trois ordres qui ne se mélangent pas : le matériel, l'intellectuel et le spirituel.
Matériellement, j'ai réussi, au moins financièrement sinon en termes de pouvoir autre que d'influence, au-delà de la moyenne, mais je n'y suis pas vraiment attaché … tout en en profitant (d'une manière pondérée, j'espère).
Intellectuellement, ma curiosité pour ce que j'ignore explique la diversité des sujets que je cherche à mieux cerner par ma raison basée sur la connaissance et la logique. La multitude des sujets étudiés par la presque centaine de MOOC suivis ou des thèmes abordés dans ce document en sont l'illustration.
Spirituellement : j'espère que j'y suis vraiment investi profondément : je réfléchis et m'exprime beaucoup aux frontières de la théologie et de la logique.