Il y a des questions dont la réponse, apportée par la raison, est incompréhensible : il y a une création, la raison en déduit qu'il faut un créateur, mais il en résulte deux problèmes différents : un créateur existe-t-il et si oui quelles sont ses caractéristiques.
Penser qu'il y a un créateur si l'on croit qu'il y a une création est raisonnable, mais comment comprendre que, in fine, il doit être incréé. Cela dépasse notre entendement …
Affirmer qu'il y a un créateur fait partie des opinions "indécidables" c'est-à-dire aussi indémontrables qu'irréfutables … Le choix se fait dans le champ de la foi : Il est ou Il est peut-être ou Il n'est pas (mais alors d'où vient la création ?). Si c'est du néant ou du hasard, ces derniers sont alors des créateurs … mais ce créateur n'est plus rien : on arrive à un incréé créateur.
La foi d'un athée est de choisir “non : il n'y a pas de créateur“ : c'est un croyant … de ce non ! En outre, étant capable de concevoir ce "non", il démontre qu'il est (cf. Pascal) … ce qui contredit son hypothèse de départ. Ce cas de figure me parait donc absurde.
Si, ayant admis son existence, on s'interroge sur ses caractéristiques, on peut constater que la science actuelle permet de présenter un monde intelligible en combinant seulement cinq particules élémentaires interagissant selon seulement quatre forces. On peut conclure à sa prodigieuse intelligence d'avoir conçu un système aussi simple qui explique la présence de tout ce qui est dans l'univers.
On peut y ajouter la combinaison de seulement quatre molécules différentes dans l'ADN ou uniquement une vingtaine d'acides aminés pour constituer l'essentiel des innombrables protéines.
Ses autres caractéristiques relèvent de choix "indécidables" différents selon les croyances (jaloux, compatissant, miséricordieux, amoureux, … ).
La croyance est face à cette incertitude. Elle peut faire un choix par la foi ou rester dans le doute, dans l'agnosticisme.